Une odyssée épique à travers les éditions de Donjons et Dragons

Depuis sa création en 1974 par Gary Gygax et Dave Arneson, le jeu de rôle emblématique Donjons et Dragons (D&D) a vu naître plusieurs éditions majeures ainsi que des révisions au fil des décennies. Ces différentes itérations ont mené à l’évolution du système de jeu, des mécanismes, des illustrations et des principes généraux. Dans cet article, nous allons explorer, comparer et analyser les spécificités qui différencient les évolutions de ce chef-d’œuvre du genre.

Première édition : la genèse d’un phénomène culturel

La première édition de D&D, souvent appelée Original Dungeons & Dragons (OD&D), est publiée en 1974. Le jeu s’adresse aux amateurs de stratégie et de fantasy grâce à ses règles complexes et innovantes pour l’époque. Cette édition se compose de trois livrets intitulés Men & Magic, Monsters & Treasure et The Underworld & Wilderness Adventures. On y trouve notamment :

  • Les premiers archétypes de personnages : combattants, magiciens, voleurs, elfes, nains, et hobbits (appelés plus tard halfelins).
  • Un système de combat basé sur le concept de tables de résolution, avec un fort accent sur la narration et une certaine liberté dans l’interprétation des règles.
  • Des créatures et des trésors variés, ainsi qu’un système de progression basé sur l’expérience.

Deuxième édition : Advanced Dungeons & Dragons

En 1977, la première version d’Advanced Dungeons & Dragons (AD&D) voit le jour. Cette nouvelle mouture se veut plus complète, mieux organisée et plus accessible que son prédécesseur. AD&D est essentiellement une révision et une extension de la première édition, conservant la plupart des mécanismes et idées précédentes tout en ajoutant :

  • Des compétences non-weapon pour les personnages non combattants.
  • Un système de magie amélioré et étendu, avec davantage de sorts et d’options pour les lanceurs de sorts.
  • Des règles supplémentaires concernant les déplacements et la vision dans les souterrains, afin d’accroître le réalisme du jeu.

Advanced Dungeons & Dragons : 2ème édition, révision et simplification

La deuxième édition d’AD&D est lancée en 1989, offrant aux joueurs et maîtres du jeu une expérience toujours plus riche et captivante. Plusieurs changements et améliorations sont apportés, tels que :

  • L’introduction des kits, permettant aux joueurs de personnaliser davantage leurs personnages.
  • Une refonte du système de compétences qui devient plus souple et modulable.
  • La révision du système de combat, avec l’unification des tables de résolution et la mise en place des THAC0 (To Hit Armor Class 0).

Troisième édition : Donjons et Dragons à l’ère moderne

En l’an 2000 sort la troisième édition de D&D, qui marque un tournant significatif dans l’histoiredu jeu. Sous la houlette de Wizards of the Coast, les concepteurs procèdent à une refonte globale du système, délaissant certaines complexités pour gagner en fluidité. Les principaux changements incluent :

  • L’introduction du d20 System, basé sur le jet de dé à 20 faces (d20) pour déterminer le succès ou l’échec des actions.
  • Le regroupement des compétences et des jets de sauvegarde sous une logique commune, favorisant la cohérence et la simplicité des règles.
  • Une refonte totale des classes et des races, avec davantage de choix pour créer des personnages diversifiés et uniques.

Donjons et Dragons 3.5 : peaufiner les mécanismes

En 2003, seulement trois ans après la sortie de la troisième édition, Wizards of the Coast propose une nouvelle version baptisée D&D 3.5. Cette révision vise à corriger certains défauts et déséquilibres apparus avec la précédente mouture, tout en enrichissant certaines parties du jeu comme :

  • La révision et la clarification des règles de combat, rendant les affrontements plus dynamiques et palpitants.
  • L’ajout de nouvelles options pour les lanceurs de sorts, ainsi que l’amélioration du système de multiclassage.

Quatrième édition : un virage controversé

Publiée en 2008, la quatrième édition de D&D prend le pari d’un changement radical dans certains aspects du jeu. Marquant un certain rapprochement avec les jeux vidéo, cette version divise autant qu’elle intrigue. Voici quelques-uns des bouleversements qu’elle impose :

  • Une approche résolument tournée vers le combat tactique, avec une standardisation des capacités (appelées pouvoirs) entre toutes les classes.
  • Une simplification des mécanismes de création de monstres et d’aventures, encourageant la créativité et l’improvisation des maîtres du jeu.
  • Des choix visuels et artistiques marqués, renforçant l’esthétique « high fantasy » et épique du jeu.

Cinquième édition : un retour aux sources

Faisant suite aux critiques formulées à l’encontre de la quatrième édition, Wizards of the Coast décide en 2014 de revenir à une formule plus traditionnelle pour sa cinquième mouture de Donjons et Dragons, également connue sous le nom de D&D Next. Cette dernière propose une synthèse des éléments forts des précédentes éditions, en y ajoutant quelques nouveautés. Parmi elles :

  • Un retour à une approche classique du système de jeu et des mécaniques déjà éprouvées, dans un souci de simplicité et d’accessibilité.
  • La mise en avant du rôle de la narration et de l’interprétation des personnages, au détriment d’un accent trop prononcé sur les aspects tactiques et combatifs.
  • Une présentation claire et concise des règles, facilitant l’apprentissage pour les joueurs débutants tout en offrant suffisamment de profondeur pour captiver les vétérans.

Au fil de ses différentes éditions, Donjons et Dragons a su proposer à chaque fois de nouvelles idées et concepts, touchant parfois à la polémique mais toujours avec la volonté d’inventer et de repousser les limites de l’imagination. Cette évolution permanente confirme le statut inégalé de ce jeu de rôle comme figure majeure de la culture geek et ludique mondiale.

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